samedi 22 juin 2013
dimanche 16 juin 2013
A Relire, c'est très actuel
Joseph de
Maistre (1753-1821)
Joseph
de Maistre est né à Chambéry le 1ier
Avril 1753, il est mort à Turin le 26 Février 1821.
I l
est un très important philosophe contre révolutionnaire ; membre éminent
de Franc Maçonnerie (durant 40 ans) avec une inclinaison vers l’ésotérisme.
Il
développe une pensée politique ou le corps politique prime l’individu.
L’individu
est un facteur qui divise là ou le pouvoir et l’autorité unifient. Dans le
monde actuel ses écrits sont toujours
d’actualité. Il va à l’encontre du libéralisme
et de la primauté de l’individu, de la liberté de conscience ; de
la liberté de chacun qui est notre bien le plus Précieux.
Philippe Sollers dans « Eloge d’un
maudit » fait part de son
admiration pour cet auteur.
Joseph de Maistre, a contesté les principes de
la révolution (il critique la thèse du complot maçonnique) c’est le
renversement d’opinions dominantes
La vision de l’avenir de Maistre se conjugue avec les
aspirations des « Illuminés » du 18è siècle.
Contexte historique :
Lorsque survient en 1789 la Révolution française, la Savoie, en tant que pays étranger, n'est pas directement impliquée dans les événements qui bouleversent la France. Les savoisiens suivent cependant ces événements de très près au contact des milliers de réfugiés français qui traversent le pays et y séjournent avant de s'exiler en Suisse ou au Piémont. Pour sa part, Joseph de Maistre admet lucidement les fondements de la Révolution. Il semble acquis aux idées nouvelles, qui d'ailleurs obtiennent au début les faveurs et l'assentiment du roi Louis XVI lui-même ! Dans une intervention au souverain Sénat de Savoie, le sénateur de Maistre plaide pour que le peuple marche à grands pas vers l'égalité civile. Toutefois, il déplore les excès populaires et les désordres qui bouleversent la vie du pays voisin. Et ce n'est que lorsque les institutions monarchiques et religieuses de France sont menacées que se forgent ses idées contre-révolutionnaires et anti gallicanes.
Certains biographes, dont le peu complaisant Robert Triomphe, lui reprocheront ce qu'ils considèrent comme une volte-face : C'est sous-estimer la violence des événements de cette époque troublée que cet homme de qualité et au caractère bien trempé, fidèle à la dynastie de Savoie, n'a pas l'intention de subir passivement, surtout quand son pays est attaqué !
Joseph de Maistre va entrer en résistance lorsque son pays est envahi dans la nuit du 21 au 22 septembre 1792 par les armées révolutionnaires françaises.
Le 23 octobre les députés savoyards désignés par le peuple sous le contrôle de l'occupant se constituent en Assemblée Nationale des Allobroges, proclament la déchéance de la Maison de Savoie, la suppression des sept provinces et l'unité indivisible de l'Allobrogie. Le 27 novembre 1792, la Convention nationale décrète la réunion de la Savoie à la France dont elle formera le 84e département. Dès lors le peuple savoyard est intégralement soumis au régime révolutionnaire français. La constitution civile du clergé imposée à la Savoie, malgré l'engagement de la France de respecter le libre exercice du culte et l'indépendance des prêtres, entraîne l'exil et la déportation d'un grand nombre de prêtres savoyards insermentés, et parfois leur exécution. Le 23 mars 1793, Chambéry assiste à la liquidation, par les révolutionnaires français, du Souverain Sénat de Savoie: Joseph de Maistre fut le seul sénateur à manifester sa résistance au nouveau pouvoir en place. En avril 1793, Annecy devient le centre des manœuvres de la contre-révolution.
Joseph de Maistre se réfugie à Turin en 1792 dès l'invasion des troupes françaises. Dans l'hiver, il s'installe avec sa femme et leurs deux enfants, Adèle et Rodolphe, dans la cité d'Aoste, où il retrouve son frère Xavier et ses sœurs. Mais la Loi des Allobroges fait obligation aux réfugiés de revenir en Savoie sous peine de confiscation de leurs biens. De retour à Chambéry, les époux de Maistre refusent de prêter serment et subiront en tant qu'émigrés la mise en vente de leur maison de la place Saint-Léger, de leurs terres et de leurs vignes comme biens nationaux. Entre temps, le 27 janvier 1793, madame de Maistre met au monde une petite fille qui sera baptisée à Chambéry sous le prénom de Constance et sera confiée provisoirement à sa grand-mère maternelle, Anne de Morand, pour échapper à la vie mouvementée de ses parents qui repartent en exil. C'était sans compter avec le régime de la Terreur, confirmé par la Loi des suspects : la grand-mère, accusée d'avoir une fille émigrée, est mise en prison à Chambéry le 16 août 1793. Elle récupèrera sa petite-fille à sa libération et l'élèvera en Savoie comme sa propre fille.
La famille de Maistre se réfugie à Lausanne où elle réside pendant quatre ans. Joseph remplit diverses missions pour le compte de son souverain, en qualité de correspondant des bureaux du ministère des Affaires étrangères Sardes. Responsable d'un réseau de Renseignements en Suisse, il doit notamment aider au recrutement de ses compatriotes pour accroître l'effectif des résistants de l'intérieur. En 1794, il publie à Lausanne les Lettres d'un royaliste savoisien à ses compatriotes. En 1795, il publie un pamphlet intitulé : Lettre de Jean-Claude Têtu, maire de Montagnole, à ses concitoyens. Ce libelle contre-révolutionnaire est tiré à plusieurs milliers d'exemplaires et va être lu avidement en Savoie. Le Conseil général demande en vain à la République de Genève d'en saisir les nouvelles éditions. Joseph de Maistre séjourne à Lausanne jusqu'en 1797, année au cours de laquelle il rejoint le roi à Turin.
Le deuxième traité de Paris, confirmé par le congrès de Vienne, consacre la restitution de la totalité de la Savoie, du comté de Nice et du Piémont au roi de Sardaigne.
Nous devons
noter qu’il existe toujours un mouvement séparatiste Savoisien ; qui a eu un élu au conseil
régional Rhône Alpes en 2002.
Philosophie
politique :
Il oppose au
rationalisme du 18è siècle le sens commun, la
Foi ; les lois non écrites.
Le corps
politique (la nation ?) prime l’individu :
Pour Joseph
de Maistre, l’individu est une réalité seconde, par rapport à la société et
l’autorité.
La société
ne peut fondamentalement se définir comme la somme des individus qui la
composent. Il est impensable de constituer une société à partir d’un contrat
social. Les individus ne peuvent pas fonder les sociétés, ils en sont incapable
de part leur nature. Le pouvoir forme les individus, mais les individus ne forment pas le pouvoir.
J de Maistre
affirmait qu’il n’avait jamais vu d’homme ; il voulait dire par la que l’homme
en tant qu’entité abstraite, n’existe pas. L’homme appartient avant tout à la société. Nous
sommes face à la notion de primauté du collectif, face à la responsabilité individuelle,
à l’autonomie de choix de
l’individu » roseau pensant ».
Un individu
isolé n’est rien, puisqu’il est abstraitement séparé de l’autorité et des
traditions qui unissent la société.
Cette
position se retrouve dans d’autres philosophies politiques ;
je citerai les situations décrites par Robert Conquest «
la grande terreur » (ce livre relate les exécutions massives en URSS ; l’individu
n’est rien il doit se sacrifier «
au nom du parti » ; « de la classe ouvrière ».
L’Utopie Thomas More ; privilégie l’organisation collective d’une
société égalitaire.
La Providence
La
Providence est un concept important chez Joseph de Maistre. Ainsi la
Révolution, bien qu'elle semble être une initiative d'individus, est en fait, à
ses yeux, une manifestation de la Providence, qui ne cesse d'intervenir dans le
cours des affaires humaines (c'est également pour lui le cas des guerres). Cela
est pour lui visible dans le déroulement de la Révolution Française : le fait
même qu'elle dégénère prouve qu'une force supérieure était le moteur de cet
événement.
Pour Joseph
de Maistre, le corps politique étant constitué à l'image d'un organisme vivant,
il peut quelquefois être malade : cette maladie se révèle par l'affaiblissement
de l'autorité et de l'unité qui lient la société. Aussi, pour punir les hommes
et régénérer efficacement la société, la Providence les entraîne dans des
rébellions contre l'autorité, telles que la Révolution Française. Les Hommes,
se croyant maîtres de leur destin, se lancent en réalité dans l'exécution de
leur propre châtiment, devenant leurs propres bourreaux (ainsi Joseph de
Maistre analyse-t-il le régime de la Terreur comme une conséquence inhérente au
mouvement révolutionnaire). La révolution une fois passée, telle un remède,
l'organisme politique est débarrassé des éléments qui l'affaiblissent; le
pouvoir est plus fort, la société davantage unifiée. Le sacrifice des individus
est un mal nécessaire pour la sauvegarde du corps social, et Joseph de Maistre,
dans ses formulations les plus imagées, n'hésite pas à évoquer le sang que réclame
la terre pour rendre la justice, et qu'elle obtient par la guerre que se font
les Hommes.
Le rapport
entre l'individu et la Providence reste très paradoxal dans la pensée de Joseph
de Maistre : les hommes sont à la fois capables de bouleverser la société dans
laquelle ils vivent, et dépossédés de leur rôle actif par la Providence, qui en
fait fondamentalement des êtres passifs.
Si Joseph de Maistre s'en prend au régime républicain
et au protestantisme, c'est qu'il les
considère comme des productions individuelles. Le premier est un gouvernement
divisé, puisqu'il met les individus au pouvoir ; le protestantisme est, quant à
lui, une religion
négative (religion qui proteste et n'affirme rien de positif à ses yeux), qui dissout en refusant
l'autorité, l'insurrection de la volonté individuelle contre la raison
générale. L'individu est en effet un facteur qui divise, là où le pouvoir
et l'autorité unifient.
Toute
religion doit pour de Maistre être sociale ; or, le protestantisme n'étant pas
social à ses yeux, voire anti-souverain par nature, il n'est pas une
religion. C'est pourquoi de Maistre considère que toute religion, du moment
qu'elle sert à l'unité sociale, est susceptible de porter un gouvernement, et
d'être portée par ce dernier.
La religion
doit apporter des croyances communes, et apporter la cohésion de l'organisme
politique. Elle doit protéger le pouvoir autant que le pouvoir doit la
protéger. Il n'est donc pas question de séparer l'Église de l'État, bien au
contraire. C'est pourquoi Joseph de Maistre prônera un régime de type
théocratique, dans lequel la religion tient un rôle fortement structurant,
devant apprendre aux sujets le respect aveugle pour l'autorité et «
l'abnégation de tout raisonnement individuel ».
Pour Joseph
de Maistre, le pouvoir temporel doit se conformer aux voies de la Providence.
Un régime théocratique est alors pour lui le plus adapté, tandis que la
reconnaissance de l'autorité religieuse le pousse à reconnaître la suprématie
temporelle du pape.
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